COMMENT LIMITER LES MAMMITES
dans son troupeau ?
Les agents responsables des mammites sont naturellement présents dans l’environnement des vaches laitières. Pour limiter le risque de mammites dans un troupeau, on peut distinguer 2 grands types d’actions :
PREVENTIVES
Toutes les bonnes pratiques d’élevage (traite, alimentation, bâtiment, biosécurité…) en lien avec les mammites afin d’éviter leur survenue, à tous les stades de la lactation. La maîtrise de la pression bactérienne et la connaissance des voies de transmissions entre les vaches doivent être prises en compte.
CURATIVES
Quand l’infection est présente, il est nécessaire de l’éliminer en ayant recours à des traitements, dans un objectif de bien-être animal mais aussi de productivité. La réforme fait également partie des actions concourant à l’assainissement d’un troupeau.
Les facteurs de risque
La prévention des mammites ne se limite pas aux soins de la mamelle ! Un système immunitaire fragilisé, une carence métabolique, ou une ration mal équilibrée favorisent la survenue des mammites. La prévention de ce trouble nécessite une approche globale.
Quelques exemples de facteurs de risque :
Stress
= baisse de l’immunité
Supprimer toute source de stress éventuel du quotidien de la vache (stress thermique, douleur, inconfort, logement, surdensité, stress provoqué par le vêlage).
Transition ratée
= début de lactation perturbé !
Soigner la période de transition en prenant en compte la note d’état corporel, l’alimentation (y compris le ratio minéraux/vitamines), le logement, la vie de troupeau et l’environnement de vêlage.
Technique de traite adaptée
= limitation du risque infectieux
Machine à traire fonctionnelle, contrôle du vide, hygiène (environnement, équipements, propreté de la mamelle et des trayons) et vérification de l’état des trayons.
Analyses du lait
= identification des pathogènes
Afin d’identifier les éventuels agents pathogènes ainsi que les voies de transmission.
Comment prévenir les mammites ?
La prévention des mammites passe par une bonne gestion des points suivants (cliquer sur les différents liens disponibles pour davantage d’informations) :
- Le logement ;
- L’hygiène ;
- La propreté des locaux ;
- La propreté des animaux ;
- Les mesures de biosécurité ;
- L’alimentation ;
- La qualité des aliments ;
- Les pratiques de traite ;
- L’immunité
En faisant un point sur les éléments cités ci-dessus, il est possible d’identifier dans l’élevage ce qui fonctionne déjà bien et les points qui peuvent être optimisés.
L’emploi d’obturateurs en prévention des mammites
Chez les vaches dont la production est supérieure à 21L/j , 50% des canaux des trayons restent ouverts sur toute la durée de la période sèche1. De nouvelles infections intramammaires peuvent alors survenir et n’être visibles qu’après le vêlage.
Pendant la période sèche, les vaches peuvent facilement se contaminer et développer une mammite.
Les mammites peuvent être prévenues au moyen d’obturateurs.
En cas de défaut de formation du bouchon de kératine, les obturateurs font office de barrière mécanique dans le canal du trayon. Ils empêchent ainsi les germes de pénétrer dans la mamelle via les trayons.
[1] Dingwell et al.: Association of cow and quarter-level factors at drying-off with new intramammary infections during the dry period; Preventive Veterinary Medicine 63 (2004)
- Les vaches gestantes doivent bénéficier d’un environnement propre ;
- Pour une gestion optimale de la période sèche, chaque vache devrait bénéficier d’un obturateur ;
- Les vaches ayant reçu un antibiotique durant la période sèche peuvent aussi bénéficier d’un obturateur à la suite du traitement.
Que faire pour les vaches ayant une mammite ou des cellules ?
TRAITEMENT DES MAMMITES CLINIQUES
Combattre les agents pathogènes et atténuer les symptômes
Avant la mise en place d’un traitement, il faut se demander si l’usage d’antibiotiques est nécessaire.
Il ne faut pas hésiter à en parler à son vétérinaire qui vous prescrira le meilleur antibiotique possible.
STRATÉGIE DE TARISSEMENT
Préparer l’expression du plein potentiel laitier de la vache à la lactation suivante et traiter les vaches infectées
La période sèche est synonyme de repos pour la mamelle, qui est un organe très sollicité pendant la lactation. Elle permet ainsi aux tissus mammaires de se régénérer.
En revanche, il s’agit également d’une période à risque vis-à-vis des nouvelles infections mammaires. Avoir une bonne stratégie de tarissement est la clé pour prévenir ces nouvelles infections, notamment en utilisant des obturateurs.
Cependant, ces derniers peuvent s’avérer inefficaces si les facteurs de risques ne sont pas identifiés et éliminés. Pour plus d’informations, demandez conseil à votre vétérinaire.
Comment choisir le traitement optimal en cas de mammite ?
Les mammites font partie des maladies les plus fréquemment rencontrées en élevage laitier. Pathologie n°1 en termes de consommation d’antibiotiques en élevage laitier, il est important d’optimiser vos choix thérapeutiques à la fois sur le côté préventif mais aussi curatif en prenant conseil auprès de votre vétérinaire.
LE BINOME VETERINAIRE / ELEVEUR
Les règles d’or
UN TRAITEMENT CORRECT DES MAMMITES DOIT CONDUIRE A UNE GUERISON CLINIQUE COMPLETE
Si le traitement mis en place n’est pas efficace, l’animal atteint peut contaminer le reste du troupeau. Instaurer un protocole de traitement adapté permet non seulement de viser une guérison complète de l’animal mais aussi d’éviter la propagation de maladies.
L’UTILISATION D’ANTIBIOTIQUES DOIT ETRE RAISONNEE.
L’emploi d’antibiotiques doit se faire sur la base d’un diagnostic et d’une prescription établie par votre vétérinaire afin de garantir leur efficacité et de réduire les risques d’antibiorésistance.
LA PRISE EN CONSIDERATION DE TOUS CES ELEMENTS PERMET :
- De réduire les coûts de traitement;
- D’éviter de jeter du lait ;
- De diminuer les risques de réforme des vaches laitières.
Le protocole de traitement doit être évalué régulièrement. Le suivi des données de la vache peut être utilisé dans le suivi de la guérison.
1. Dingwell et al.: Association of cow and quarter-level factors at drying-off with new intramammary infections during the dry period; Preventive Veterinary Medicine 63 (2004)
GP-FR-NON-230700013