BONNES PRATIQUES D’ADMINISTRATION DES SOINS AU TARISSEMENT
Le tarissement est une période-clé dans la carrière d’une vache laitière. C’est à la fois une opportunité (relance de la production laitière, traitement des infections mammaires de la lactation) et une période à risque vis-à-vis des nouvelles contaminations.
L’hygiène des soins pratiqués est fondamentale pour minimiser la survenue de nouvelles infections au tarissement. D’autant que certains germes, responsables de mammites, sont résistants aux antibiotiques (exemple : Pseudomonas) et que seules des mesures préventives, comme l’hygiène, permettent de les éviter.
Respecter l’ordre de soin des trayons
Au-delà de la gestion zootechnique du tarissement, les bonnes pratiques d’administration des soins, par voie intramammaire, sont fondamentales. Le soin des trayons doit, en particulier, respecter un ordre précis.
Tout d’abord, la désinfection doit se faire du trayon le plus éloigné au moins éloigné (voir illustration).
A l’inverse, les produits intramammaires de tarissement sont administrés du trayon le plus proche à celui le plus éloigné, afin de ne pas recontaminer les trayons désinfectés avec le poignet ou la manche du vêtement.
La désinfection et l’administration des tubes doivent se faire en ordre inverse, de sorte que votre poignet ne recontamine pas un trayon désinfecté.
Maintenir pliée la lingette désinfectante
Il est conseillé de maintenir la lingette désinfectante pliée, de sorte qu’elle reste bien humide.
Les lingettes sont imbibées d’une solution alcoolique désinfectante qui s’évapore progressivement à l’air libre.
Ce phénomène est accéléré lorsque le tissu est déplié, et par temps chaud.
Désinfecter à l’aide d’un mouvement circulaire en se concentrant autour de l’orifice du trayon.
Proscrire l’ouverture des tubes intramammaires avec la bouche
La bouche abrite un grand nombre de pathogènes potentiellement transmissibles à la vache au moment de l’insertion de la canule dans le canal du trayon.
Cette pratique est donc à proscrire absolument.
Privilégier une ouverture manuelle des tubes avec, bien évidemment, des mains (ou gants) propres et désinfectées entre chaque vache.
Privilégier l’insertion partielle
Pour les produits intramammaires, deux modes d’application existent : l’insertion partielle de la canule ou l’insertion totale de la canule.
Les bénéfices de l’insertion partielle ont été démontrés3 : le recours à l’insertion partielle divise par 2 le taux de nouvelles contaminations par rapport à l’insertion totale. Cette pratique est plus respectueuse de la kératine et limite l’entrée d’agents pathogènes dans le sphincter.
Pincer pour un obturateur, masser pour un antibiotique
Si le protocole d’administration des produits par voie intramamaire est similaire, quelle que soit la nature du produit, des différences existent :
Lors de l’administration d’un obturateur, il faut pincer le trayon à mi-hauteur afin de limiter la remontée du produit dans la mamelle : on cherche en effet à avoir une barrière hermétique à l’entrée du trayon.
Lors de l’administration d’un intramamaire contenant un antibiotique, il faut l’administrer sans pincer le trayon et veiller à masser la mamelle après cette étape afin que le produit diffuse dans le tissu mammaire.
Adopter les bonnes pratiques complémentaires
- Au tarissement
- Identifier les vaches avant tout traitement
- Faire en sorte que les vaches restent debout pendant 20 min, le temps que les sphincters se ferment.
- Pendant la période sèche et autour du vêlage
Veiller à maintenir une bonne hygiène du logement (intérieur ou extérieur) tout au long de la période sèche. A l’approche du vêlage la propreté devient incontournable car les sphincters se réouvrent sous l’effet de la reprise de la production laitière.
Boddie and Nickerson (1986). Dry cow therapy: Effects of method of drug administration on occurrence of intramammary infection. Journal of Dairy Science,69, pp 253-257.
GP-FR-NON-230700013