Les affections du pied peuvent passer inaperçues
Les bovins souffrant de troubles du pied se caractérisent par une démarche altérée, ou par des appuis déséquilibrés. Mais les repérer n’est pas toujours aussi évident pour les éleveurs. En effet, certaines affections du pied peuvent passer inaperçues. Au final, les boiteries sont bien souvent sous-détectées.
En pratique, 18% des vaches sont diagnostiquées boiteuses par les éleveurs [1] alors que des lésions sont constatées chez 77% des animaux dont on lève la patte, pour un parage préventif [2].
Avec en moyenne, chez ces mêmes animaux, 2 lésions différentes par animal. Ainsi, les affections du pied sont repérées par les éleveurs, uniquement chez les vaches qui boitent franchement ! La détection est minorée d’environ 30% par rapport à un observateur entraîné [3].
En plus des critères de détection classiques (dos courbé, report de poids et foulée raccourcie), les éleveurs devraient maîtriser les grilles de notation de la boiterie, et être encouragés à faire défiler régulièrement leurs animaux pour noter l’évolution dans le temps de la démarche.
Au-delà du suivi plus systématique et plus précis des critères anormaux de démarche, il est nécessaire de prendre l’habitude de lever les pieds, de les laver et de les inspecter de plus près.
En effet, certaines affections (selon le type ou l’emplacement) peuvent ne pas déclencher de modification de la démarche, mais pourtant, pénaliser la santé de l’animal, ses résultats, voire concourir à la propagation silencieuse des bactéries, ainsi qu’à la contamination des congénères.
Il existe par exemple un moyen astucieux de détecter la maladie de Mortellaro sur le quai de traite, à l’aide d’un simple miroir télescopique vendu dans le commerce pour les électriciens-plombiers.
Ainsi, certains troubles courants observés dans l’exploitation (baisse de la production, dégradation des indices de reproduction, difficulté à observer les chaleurs) peuvent trouver leurs origines dans une affection podale, sans que l’éleveur ait fait le lien puisqu’il ne voit pas ses vaches boiter.
[1] GUATTEO R. Locomotion des ruminants : se mouvoir pour mieux produire. Le Point Vétérinaire. 2015; 2-7.
[2] Collectif. BOREVE. Prise en charge de la douleur chez les bovins. Edition 2010 : 68 pages. [3] FABIAN J, LAVEN RA, WHAY HR. The prevalence of lameness on New Zealand dairy farms: a comparison of farmer estimate and locomotion scoring. Vet. J. 2014; 201(1): 31-38.
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