La vaccination des mères en élevage allaitant

Je m’appelle Valentin Loiseau, éleveur aux Banchereaux à Chanteloup-les-Bois, dans le sud du Maine-et-Loire.

L’exploitation compte 90 ha très herbagés, avec 10 ha de céréales à paille et 40 vêlages naisseur-engraisseur de bœufs bio (en vêlages d’automne), de Charolaises et de quelques Angus.

Par le passé, 100% de mes veaux étaient touchés de diarrhées néonatales mortelles. Désormais, 100% de mes veaux sont en bonne santé grâce au travail sur la distribution du colostrum issu de mères vaccinées.

Valentin Loiseau, éleveur de bovins charolais

La vaccination des mères

Je vaccine les mères pour enrichir le colostrum contre les diarrhées néonatales des veaux et contre l’entérotoxémie des veaux. L’intérêt de vacciner la mère, c’est d’enrichir le colostrum.

Parce que les parois placentaires de la vache sont tellement épaisses qu’il n’y a pas de transfert d’anticorps de la vache au veau pendant la gestation et que la seule chance qu’on a d’avoir un transfert d’anticorps, c’est avec le colostrum.

Et si on a des soucis particuliers, on vaccine en conséquence la mère (avant le vêlage) pour enrichir le colostrum sur des anticorps bien particuliers. Chez moi, ce sont les diarrhées néonatales. Ça peut être l’entérotoxémie.

L’intérêt de la vaccination, c’est de faire du préventif. Mon prédécesseur me disait que c’était une assurance pour lui, donc on vaccine pour ne pas avoir de problèmes.

Mais ça ne suffit pas. Il faut qu’il y ait des pratiques par la suite qui soient en corrélation avec ça. Si on vaccine sans surveiller la prise de colostrum, l’utilité du vaccin est pleinement remise en cause.

C’est pour ça que je suis allé un peu plus loin sur la prise de colostrum. Le vaccin, même si ça coûte un peu, je pense que s’il y a moins de problèmes et qu’on est plus serein, cela devient un investissement et non une charge.

Des échographies précoces

J’échographie les vaches à 35 jours après la dernière IA (insémination artificielle) ou la dernière saillie du taureau. Cette seule échographie me permet d’avoir une date présumée de vêlage. Je vaccine selon ces dates présumées, à plus ou moins 5 ou 10 jours près.

Au vu des soucis sanitaires que j’ai pu avoir, et maintenant grâce à ces pratiques, je ne suis pas prêt à les abandonner du tout. Le moment que je préfère personnellement, ce sont les naissances, donc c’est un moment que j’ai là avec mes veaux.

Donc je vais rester à faire ça avec eux, leur faire cette prise de colostrum simplement et puis veiller à ce que tout se passe bien. Normalement, il n’y a pas de raison d’arrêter ça.

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