Les vaccins : des médicaments précieux et fragiles à utiliser avec le plus grand soin !

La vaccination permet de réduire considérablement l’incidence des maladies infectieuses des bovins. Ses effets positifs sont donc à la fois sanitaires et économiques.

La vaccination a pour objectif de déclencher une réaction immunitaire destinée à protéger les animaux contre un agent pathogène viral, bactérien ou parasitaire. En inoculant des composants rendus non pathogènes, la vaccination imite le pathogène et provoque une réaction de défense immunitaire de l’animal.

L’immunité naturelle ainsi développée protègera l’animal vacciné à l’occasion des ‘rencontres’ ultérieures avec le virus, la bactérie ou le parasite (Ridremont, 2023).

Les vaccins protègent les bovins selon 3 principes :

  • ils réduisent le risque de contamination des bovins vaccinés ;
  • ils réduisent l’apparition ou la gravité des signes cliniques ;
  • ils réduisent l’excrétion des agents pathogènes par les animaux vaccinés et aident donc à diminuer sa dissémination.

Pour que la protection soit efficace, il est nécessaire :

  • que la vaccination soit effectuée de manière préventive et collective ;
  • que le plus grand soin soit pris au cours des différentes étapes de transport, de stockage et d’administration du vaccin. Une rupture de la chaine du froid, une erreur de dosage ou de voie d’administration peuvent rendre le produit inefficace ;
  • de veiller au respect des bonnes conditions d’hygiène.

Le transport du vaccin

De sa conception à sa délivrance, le vaccin est acheminé dans des conditions strictes et contrôlées.

Quand il arrive entre vos mains, il vous incombe de respecter sa fragilité, à commencer lors de son transport.

Munissez-vous d’une glacière (dédiée) propre et réfrigérée dans l’objectif de maintenir les vaccins à une température comprise entre +2°C et +8°C pendant toute la durée du transport (Anses, 2020).

Avant de quitter la clinique, prenez l’habitude de vérifier, avec l’assistante ou le vétérinaire, la rubrique « Conditions de conservation » sur la notice.

Le stockage des vaccins

La même plage de température (+2°C à +8°C) doit être respectée pour le stockage.

Quelles que soient les caractéristiques biologiques des vaccins (tués, atténués ou vivants) leur conservation en dehors de cette plage est préjudiciable à une réponse immunitaire efficace et suffisante.

De plus, la congélation peut dans certains cas libérer des toxines pouvant porter atteinte à la santé des animaux (Dewell, 2017).

Il est donc essentiel de s’équiper d’un réfrigérateur de qualité pour stocker les vaccins dans les conditions exigées. Et pour pouvoir contrôler son bon fonctionnement dans le temps, il est recommandé d’y déposer un thermomètre doté de la fonction mini-maxi.

Thermomètre

En effet, une enquête (Troxel, 2009) a permis de mettre en évidence que les performances des réfrigérateurs peuvent être très variables (en termes d’irrégularité de la température et de congélation). L’étude a montré que seul 1 réfrigérateur sur 4 maintient la température dans la plage recommandée. Ceci quelle que soit l’ancienneté de l’appareil.

Pour favoriser son bon fonctionnement (et limiter sa consommation), il est également recommandé de placer le réfrigérateur contenant les vaccins dans un local suffisamment ventilé, tempéré et qui n’est pas soumis à des variations extrêmes de températures.

Avant utilisation, vérifiez la date de péremption et jetez tout vaccin périmé. Passée cette date déterminée par le laboratoire fabricant, leur efficacité et leur innocuité ne seront plus garanties.

Pour réduire ce risque, ne stockez que la quantité de doses nécessaires à une utilisation imminente.

L’utilisation du vaccin

La dernière étape déterminante pour préserver l’innocuité et l’efficacité d’un vaccin concerne son utilisation. La préparation du chantier vaccinal est cruciale. Vérifiez la voie d’administration et préparez le matériel en conséquence :

  • Sous-Cutanée (SC) : longueur d’aiguille 15 mm ;
  • Intra-Musculaire (IM) : longueur d’aiguille 25 mm (veau) et 40 mm (vache) ;
  • Intra-nasale.
Lavage des mains avant vaccin

Lavez-vous les mains et préparez ensuite le(s) vaccin(s) en suivant scrupuleusement la notice. Si une mise en suspension est nécessaire, préparez la quantité de vaccin correspondant à 1 heure d’utilisation maximum. Sauf à se situer à proximité du lieu de stockage, les vaccins devront être transportés vers le lieu de vaccination sous couvert du froid, puis y être maintenus.

Utilisez toujours une aiguille neuve pour ponctionner le flacon et remplir la seringue, pour éviter toute contamination pouvant rendre le vaccin inefficace.

Il est ensuite conseillé de changer d’aiguille pour réaliser l’injection aux animaux (la ponction du flacon provoque un émoussage de l’aiguille qui rend l’injection plus douloureuse).

Pour les vaccins dont le flacon est multi-ponctionnable, il existe un dispositif stérile de prélèvement à insérer dans le bouchon en caoutchouc du vaccin.

En rendant possible plusieurs prélèvements sans réintroduire une aiguille, Taky-spike® limite le risque de contamination du flacon des vaccins multi-ponctionnables.

Au moment de l’administration, assurez-vous de l’efficacité des moyens de contention. Ils doivent permettre l’administration complète du produit en toute sécurité pour l’opérateur.

Une fois la vaccination terminée, jetez les aiguilles et seringues à usage unique dans un bac prévu à cet effet. S’il s’agit de matériel réutilisable, lavez et désinfectez-le après chaque utilisation et stockez le dans un endroit propre et sec.

Les 2 rubriques à lire en priorité sur la notice du vaccin

Pour qu’un plan de vaccination soit efficace, il doit être parfaitement adapté à l’élevage : établi à la suite d’un diagnostic, d’analyses et d’examens complémentaires, en lien avec le vétérinaire. Pour qu’il remplisse ensuite pleinement son rôle, respectez les recommandations de mise en œuvre présentées ci-dessus.

Bibliographie :
1- Anses. Conservation des médicaments vétérinaires, 2020.
2- Jewell G. Vaccines : handle with care. Iowa State University, 2017.
3- Ridremont B. Les vaccins aujourd’hui chez l’animal : 1. Bases technologiques, pratiques et sociologiques. Bulletin Académie Vétérinaire de France, 2023.
4- Troxel TR., Case study : the temperature variability of refrigerators storing animal health products. The Professional Animal Scientist, 2009.

GP- FR-NON-230500044

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