Je m’appelle Valentin Loiseau, éleveur aux Banchereaux à Chanteloup-les-Bois, dans le sud du Maine-et-Loire.
L’exploitation compte 90 ha très herbagés, avec 10 ha de céréales à paille et 40 vêlages naisseur-engraisseur de bœufs bio (en vêlages d’automne), de Charolaises et de quelques Angus.
Par le passé, 100% de mes veaux étaient touchés de diarrhées néonatales mortelles. Désormais, 100% de mes veaux sont en bonne santé grâce au travail sur la distribution du colostrum issu de mères vaccinées.
La ration préparée a bien évolué depuis mon installation. On avait appris à l’école que les vaches en prépa vêlage ne produisaient rien […] donc que le fourrage le plus médiocre et le moins cher suffisait.. Je pense que ce n’est plus vrai parce que la vache produit un fœtus et elle produit aussi du colostrum et se prépare au vêlage.
C’est donc une phase très importante de la vie de la vache. Avant, on donnait du foin très grossier, un peu de minéraux et d’oligo-éléments et c’était tout.
La nouvelle ration prépa vêlage
Je fais 2 lots de prépa vêlage. Ces lots sont caractérisés par la capacité d’ingestion des animaux :
- les grosses capacités d’ingestion et les plus faibles (les nullipares de 24 mois, les primipares qui vont faire le 2nd veau à 36 mois et les génisses qui vêlent à 30 mois.
- sur le lot des petites capacités d’ingestion, je donne du foin de pré de très bonne qualité à volonté, 3 à 4 kilos de regains de légumineuses (trèfle ou luzerne), un kilo de méteil aplati à base de triticale, d’avoine et de féverole, une cure de minéraux, d’oligo et d’huile de foie de morue.
*Les multipares ont la même ration mais avec moins de méteil.
Je dois préciser que je fais un profil métabolique aussi sur les vaches pour connaître les carences en oligo et en minéraux. Selon les années j’ai plus de carences en cuivre, zinc, sélénium, iode …
Ce sont des éléments à ne pas négliger parce qu’ils influent sur la délivrance, la tonicité du veau, sur plein de choses.
Donc la prépa vêlage se fait durant l’été, pendant les chaleurs. Je mets les vaches à l’ombre, elles supportent beaucoup mieux les coups de chaud. Je les rentre en fonction du terme pour ne pas surcharger le bâtiment et je leur laisse toujours l’accès à l’extérieur la journée, pour éviter les souillures.
Dans la stabulation, c’est la même ration pour qu’il n’y ait de stress alimentaire ni de lieu.
Je fais une analyse d’eau aussi tous les ans pour voir si elle n’est pas contaminée.
Cela m’a permis de détecter un biofilm dans les abreuvoirs et d’éliminer cette source de contamination.
Les effets de la ration sur les colostrums
Mon colostrum était donc correct en qualité, mais j’ai maintenant également beaucoup plus de quantité, avec une concentration similaire.
Donc ça permet d’avoir une quantité de colostrum bien plus importante pour le veau, d’avoir une deuxième buvée très qualitative et quantitative et je peux en congeler, notamment pour les jumeaux. Ce travail sur le colostrum est un véritable investissement.
[…]
Au moment du vêlage, avec ces animaux en meilleure santé on peut se permettre des conduites et des croissances beaucoup plus linéaires sans soucis majeurs. Des veaux qui sont plus lourds et plus robustes à la rentrée en stabulation (donc avec moins de problèmes respiratoires, moins de problèmes sur les changements de rations).
On ne sera plus sur de l’herbe pâturée mais sur des fourrages conservés soit en voie sèche, soit en voie humide et avec des animaux qui tolèrent beaucoup plus le stress.
En conclusion
Au vu des soucis sanitaires que j’ai pu avoir et que je pense avoir réglés grâce à ces pratiques, je veux les conserver et les améliorer.
Je voudrais peut-être avoir des râteliers ou des cornadis à l’extérieur pour pouvoir mieux gérer cette prépa vêlage notamment.
[…]
C’est un investissement qui est un peu coûteux à ce moment-là mais qui apporte de la tranquillité et qui motive à continuer.
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